
PERRUCHES – LORIOTS – MÉSANGES – MOINEAUX – EFFRAIES – CHOUCAS
Des oiseaux est une série théâtrale pour l’espace public, constituée de six épisodes ; chacun s’attache à un moment et des personnages.
Dans un endroit donné survient une catastrophe, qui oblige les gens à fuir pour longtemps, modifie les paysages réels, les diplomaties, les structures de vie. Tout est bouleversé. Et les personnes qu’on suit vont devoir reconstruire, leur vie, leurs relations, abandonner, se retrouver, combattre peut-être.
Des oiseaux, ça raconte les histoires de personnes après une catastrophe. La catastrophe en question n’est jamais nommée, elle existe, et elle change radicalement les choses. Les gens qui sont encore là doivent fuir, tenter de reconstruire, ailleurs, des manières d’habiter, d’être ensemble, soi-même aussi. Des oiseaux, c’est une exploration, une hypothèse, émouvante, vive et tendre, de possibilités après la tragédie.
C’est une histoire écrite comme des oiseaux construisent, et jouée comme des oiseaux agissent : à côté, en parallèle d’autres vies, s’appuyant sur l’existant pour ouvrir d’autres possibles.
En dehors de la poésie qui les accompagne et qu’on leur colle aux plumes, au-delà de l’effarement face à nos printemps de plus en plus silencieux, les oiseaux sont des êtres à la fois tout à fait étrangers et compagnons de nos quotidiens, urbains et ruraux. Ces animaux ont des manières d’agir entre individus, de signaler leur présence en ne se montrant pas, de discuter et se disputer les espaces et les ressources, parfois faire des choses belles apparemment juste pour le plaisir… qui sont les points de départ de ces fictions.
La série se joue en une journée, en un seul endroit. Chaque épisode dispose le public d’une manière particulière, et créé des liens différents. On mange et on boit entre les épisodes, on se crée une communauté le temps d’une journée.


Des oiseaux est pensé comme un nid. Les histoires des personnages s’imbriquent les unes dans les autres, et une narration se construit, se déploie sur plusieurs heures.
L’image de départ, c’était celle de l’être humain tendant l’oreille vers un chant qui ne lui est pas forcément adressé, et des questions politiques, écologiques et éthologiques ont découlé. Dans ce spectacle, on s’interroge sur nos manières d’habiter, d’éprouver dans nos corps et nos pratiques les territoires, de vivre des désastres, d’envisager les finitudes, les morts, les joies, les (re)naissances.
Comment, suite à une catastrophe, se tissent et détissent des liens sociaux (d’amitié, de famille, d’amour, de voisinage…) ? Qu’est-ce que ça peut vouloir dire de construire, de définir des territoires, de créer des diplomaties ? Comment est-ce qu’on se tient sur les frontières, dans les haies, les no man’s land (entre des lieux, des propriétés, des genres, des usages, entre voir et entendre, parler et écouter, vivre et mourir…)?
Des oiseaux déploient une longue histoire, chacun des épisodes en est comme un tome. Ils mettent en jeu des gens face à un bouleversement de leurs manières de vivre, une catastrophe, un chaos, des personnes qui font au mieux dans la situation qui est la leur, une histoire sans gentil·le ni méchant·e, où le conflit n’est plus un moteur narratif. Des gens ont dû fuir, et cherchent à rassembler leur puissance d’agir, pour être partie prenante de ce qui arrive.
Bibliographie : Jennifer Ackerman (Le génie des oiseaux), Judith Butler (Rassemblements), Grégoire Chamayou (La société ingouvernable), Mona Chollet (Chez soi), le Comité invisible (À nos amis, Maintenant), Albert de Rochas d’Aigle (Les vies successives), Philippe Descola (Par delà nature et culture), Vinciane Despret (Habiter en oiseaux, Autobiographie d’un poulpe), Elsa Dorlin (Se défendre), Donna Haraway (Manifeste des espèces compagnes, Quand les espèces se rencontrent), Cy Lecerf Maulpoix (Écologies déviantes), Jack London (Construire une maison, Construire un feu), Natassja Martin (Croire aux fauves, Les âmes sauvages), Baptiste Morizot (Manières d’être vivant), Alessandro Pignocchi (La recomposition des mondes, Petit traité d’écologie sauvage), Pascal Quignard (Performance des ténèbres, Les solidarités mystérieuses), Mathieu Riboulet, (Quelqu’un approche, Le regard de la source, Les oeuvres de miséricorde), Charles Stepanoff (Voyager vers l’invisible, L’animal et la mort), Jirô Taniguchi (L’homme qui marche, Nos compagnons), Ocean Vuong (Un bref instant de splendeur, Ciel de nuit blessé par balles)…



GÉNÉRIQUE
Équipe artistique : Odila Caminos, Marie-Julie Chalu, Matthias Claeys, Kévin Dez, Jules Girard, Narimane Le Roux Dupeyron, Yasmine Ndong Abdaoui, Françoise Roche
Avec le soutien de 2R2C – rueWatt, La Lisière, Animakt, Les Noctambules, Le Bord de l’eau, la DRAC Ile-de-France et la région Ile-de-France
CALENDRIER
2023
30 septembre : moineaux, première tentative – festival Dans ta cour 3, BÉA-BA (Paris)
Septembre et octobre : résidences à RueWatt (2r2c – Paris), et à La Lisière (Bruyère le Châtel)
2024
Mars à mai : résidences à Animakt (Saulx les Chartreux) et aux Noctambules (Nanterre)
Septembre : Création au festival Cergy Soit
Octobre : Représentations au Nouveau Gare au Théâtre (Vitry sur Seine)