Les Petites Pièces à Jouer (PPJ), sont des pièces de théâtre pour l’espace public et les lieux non dédiés, courtes (30 minutes en moyenne), légères dans leur mise en place, qui abordent via la fiction des questions de société, diverses, toutes importantes à nos yeux.
THÉATRE D’INTERVENTION EN ESPACE PUBLIQUE ET POLITIQUE, VOILÀ.
On y parle de nos rapports à l’éducation, de violences sexuelles et sexistes, de nos manières d’envisager la santé et la validité, de racisme, de questions liées aux genres, de questions de classe, de nos façons d’envisager le travail et le repos… parfois de manière frontale, parfois de façon plus inattendue, adoptant un point de vue oblique sur le sujet. Du théâtre forum, nous empruntons la simplicité des procédés, le contact direct avec les publics, les discussions autour de l’action spectaculaire.
Il ne s’agit évidemment pas de répondre de manière définitive, de diagnostiquer et soigner la société, mais d’apporter notre pierre à la réflexion politique commune, à travers la fiction et l’irruption du théâtre dans des lieux où on l’attend moins. Ces pièces sont pensées pour provoquer non pas des débats d’idées qui s’affrontent, mais des discussions, utiliser les émotions liées au spectacle comme terreau d’échanges. Les représentations sont toujours pensées pour être suivies d’un temps de rencontre, parfois informel, et parfois plus cadré (en fonction des sujets abordés).
L’histoire des PPJ a commencé en mars 2023, quand le Nouveau Gare au Théâtre et la Mairie de Vitry-sur-Seine nous ont demandé de penser une forme théâtrale pour la Journée internationale des droits des femmes, à destination des agent·es de la ville. Nous avons créé la PPJ 1 – La Cour, qui reprenait des extraits de notre spectacle Phèdre/Salope (création 2017). Dans ces extraits, deux situations judiciaires liées à des violences sexuelles et racistes sont mises en fiction, et précèdent la lecture de témoignages de femmes victimes de violences, et de citations d’autrices féministes. Un espace de discussion était ouvert ensuite, informel et nécessaire.
Cette expérience nous a beaucoup marqué·es, touché·es, et nous avons décidé que c’était aussi un théâtre que nous avions envie de faire, en parallèle des productions de la compagnie.
Nous voulons ouvrir l’espace pour travailler à ce qui nous agite et demande des formes presqu’immédiates, moins soumises aux délais de production, sur des sujets de société qui peuvent aussi faire l’objet de fictions courtes, efficaces, adressées directement, qui ne sont pas pensées pour résoudre, mais pour dévoiler, exposer, faire réagir, et rester pour discuter avec les gens après.
Nous avons décidé, aussi, de ne pas tenir pour acquis qu’un sujet étant sérieux et grave, il devait être traité uniquement sous un angle sérieux et grave. Il ne s’agit évidemment pas de faire des blagues sur des sujets qui n’appellent pas l’humour. Mais il s’agit, pour certaines formes, de créer la fiction qui permettra d’aborder la thématique choisie via un angle peut-être plus léger, qui ouvrirait à des publics plus larges qu’uniquement les adultes, et permettra de réfléchir en ne se sentant pas acculé·es.
Enfin, nous affirmons l’importance de l’ouverture, aux autres, à la rencontre, aux discussions, à se prendre dans les bras même si le besoin s’en fait sentir, et échanger, puis rire ensemble, peut-être.
les PPJ existantes ou en cours de création
1 – La Cour : c’est une PPJ qui aborde les violences sexuelles et sexistes, à travers le prisme judiciaire. Deux fictions racontent un dépôt de plainte, et la préparation d’une victime à son audition, des témoignages sont lus, des réflexions d’autrices partagées. C’est un moment dur, grave, frontal, les émotions y sont fortes.
2 – Sports : c’est une pièce très légère, dans sa forme, dans son sujet et son traitement, on y a aborde avec humour certains de nos rapports aux sports, et ce qu’ils révèlent de ce qu’on peut être, de ce que la société peut être aussi, de nos contradictions apparentes entre envies de collectif et esprit de compétitions, entre conformismes et excentricités, traditions et envie de tout envoyer balader…
3 – École : cette pièce aborde des questions liées au système éducatif public en France. Qu’est-ce que les relations entre les êtres qui « font » l’école (élèves, enseignant·es, personnels administratifs, et polyvalents, vie scolaire, parents d’élèves)… racontent ? Qu’est-ce que ça dit de nous, la manière dont en pense l’éducation intellectuelle des enfants, des jeunes adultes ? Nos inclusions et nos exclusions, nos envie de savoir et nos refus de comprendre parfois…
4 – Chansons populaires (titre provisoire) : c’est en cours d’écriture, on se demande d’abord ce que les chansons populaires véhiculent de sexisme ordinaire, de misogynie, de racisme… puis on se retourne sur nos questionnements pour se demander : mais qu’est-ce qu’on entend par populaire ? De quoi parle-t-on en fait ? On ferait pas une conférence fictionnelle pour démêler tout ça ?
Nous voulons pour les suivantes, d’aborder les thèmes de la prise de parole en public, des parentalités, des LBGT+pobies, des validismes, de la vie associative, du sommeil…
processus de création
Dans la continuité de notre vie de compagnie, nous avons décidé d’un protocole de travail collectif. Nous décidons ensemble des thèmes sur lesquels nous voulons concentrer notre travail. Nous effectuons un travail de recherches, d’interviews, de lectures… et mettons en commun tout le processus dramaturgique. L’écriture se fait ensuite à partir d’improvisations et du travail de plateau. C’est Matthias qui écrit les textes finaux.
mise en espace
Chaque PPJ implique trois à quatre comédien·nes, dans une mise en espace très simple. Nous voulons jouer dans le plus d’endroits possibles. Nous avons toujours une enceinte autonome et un micro, pour certains effets (moment de témoignage, moment d’annonce), le reste se joue à voix nue, dans une économie de décor et d’accessoires, pour que les corps et les voix soient les vecteurs de la fiction, et que le contact soit le plus direct entre le public et nous, très en relation. Parfois le spectacle fait irruption au milieu de la vie sans prévenir, parfois le public est convoqué.
ateliers
Les PPJ peuvent être l’occasion d’organiser des actions artistiques, auprès de volontaires adultes, ou en direction des publics scolaires, bénéficiaires d’associations…
Soit pour créer une nouvelle PPJ : nous mêlons ateliers de collectes, ateliers d’improvisations avec des volontaires, et temps de répétitions, et créons la PPJ à partir de la matière récoltée, et en offrons la représentation aux personnes qui ont participé en particulier.
Soi autour d’une PPJ existante : pendant une dizaine d’heures d’ateliers, il va s’agir pour les personnes qui nous rejoignent de créer avec nous une version « augmentée » de la PPJ en question.
GÉNÉRIQUE
Odila Caminos, Marie-Julie Chalu, Matthias Claeys, Kévin Dez, Jules Girard, Narimane Le Roux Dupeyron, Yasmine Ndong Abdaoui, Françoise Roche
Avec le soutien de : Nouveau Gare au Théâtre, Anis Gras, Scènes sur Seine, Animakt
CALENDRIER
2024
– juin : Festival Parade(s) (Nanterre)
– juillet : Anis Gras (Arcueil)
– juillet : Nouveau Gare au Théâtre (Vitry sur Seine)
– juillet et août : Dans ton stade, Site de festivités JO du 20ème arrondissement de Paris
– septembre : Festival Dans ta cour 4, Béa-ba (Paris)
2025
juin : Festival Les Nocturbaines, Paris